A propos de l'AMP
L'Assistance Médicale à la Procréation
L’assistance médicale à la procréation (AMP), ou procréation médicalement assistée (PMA) regroupe un ensemble de techniques permettant d’aider les femmes ou les couples infertiles à concevoir. L’AMP comprend l’insémination artificielle et la fécondation in vitro (FIV classique ou ICSI). Elle permet la naissance de plus de 23.000 enfants par an en France, soit 3,7% du total des naissances, selon les derniers chiffres de l’Agence de la biomédecine (2019). Le premier enfant conçu par fécondation in vitro est né en Angleterre en 1978 puis un peu plus tard en France en 1982. Depuis, les techniques d’AMP ne cessent de s’améliorer avec une augmentation des taux de succès.
Environ 4 couples sur 10 consultent au moins une fois pour une difficulté à concevoir et environ un couple sur 10 aura besoin d’une aide médicale à la procréation. La moyenne du délai pour concevoir est d’environ 6 à 8 mois. A 25 ans, la probabilité mensuelle d’obtenir naturellement une grossesse est de 25%, cette probabilité diminue avec l’âge, notamment à partir de 35 ans.
Il est courant cependant de mettre jusqu’à 1 an pour obtenir une grossesse, lorsque les cycles et les rapports sont réguliers. Un couple est considéré comme infertile s’il n’a pas pu concevoir d’enfant après 12 à 24 mois de tentatives. Après un an de tentatives sans contraception, 18 % à 24 % des couples restent sans enfant, selon l’enquête nationale périnatale (ENP) et l’Observatoire épidémiologique de la fertilité en France (Obseff). Après deux ans, les couples toujours en attente d’une grossesse sont encore 8 % à 11 %.
Les principales origines des difficultés à concevoir
Chez la femme :
Les troubles de l’ovulation : ils sont mis en évidence notamment par des cycles irréguliers, longs ou même absents. Un cycle avec une ovulation normale présente habituellement une durée comprise entre 25 et 35 jours. En dehors de cette moyenne, une consultation gynécologique est nécessaire.
L’altération des trompes utérines qui peuvent être obstruées ou endommagées. Parmi les antécédents pouvant l’expliquer, on retrouve : les infections génitales (salpingite, infection à chlamydiae trachomatis….), les antécédents chirurgicaux (grossesse extra-utérine, péritonite appendiculaire…) ou les atteintes pelviennes comme l’endométriose.
Le recul de l’âge des femmes désirant concevoir un premier enfant est une cause importante d’infertilité et de recours à l’AMP. En effet, après 38 ans, le stock de follicules commence à diminuer ainsi que la qualité ovocytaire, entraînant une augmentation de la durée pour concevoir ainsi que du risque d’infertilité
Chez l'homme :
Elle peut être liée à une altération de la qualité du sperme : diminution du nombre de spermatozoïdes ou altération de leur mobilité… : ces anomalies seront dépistées par le spermogramme.
Les difficultés au cours des rapports : diminution de la libido, troubles de l’éjaculation…
Une vie sexuelle inadaptée :
Connaissance de la régularité des cycles : la conception est possible pendant quelques jours autour de l’ovulation. Pour un cycle régulier de 28 jours, elle aura généralement lieu aux alentours du 14ème jour.
Fréquence des rapports : il est souhaitable d’avoir 2 ou 3 rapports sexuels pendant la semaine où a lieu l’ovulation, il n’est pas nécessaire ni problématique d’avoir un plus grand nombre de rapports à ce moment du cycle.
Souvent, on observe un souci de fertilité mixte (environ 30% des cas), c’est-à-dire concernant les deux membres du couple.
Dans un certain nombre de cas (environ 10%), la cause de la difficulté n’est pas retrouvée à la fin du bilan, on parle d’infertilité idiopathique ou inexpliquée. Il ne faut pas se décourager, retournez en parler avec votre médecin.
Chez les couples de femmes et les femmes non mariées désirant concevoir, les facteurs féminins à l’origine d’une infertilité seront également dépistés par un bilan de fertilité complet et le choix du protocole retenu tiendra compte de ces différents éléments.
L'accès à l'AMP en France
En France, la prise en charge en AMP est ouverte et remboursée par la sécurité sociale aux couples hétérosexuels infertiles mais également aux couples de femmes ainsi qu’aux femmes non mariées depuis la révision de la Loi de Bioéthique N° 2021-1017 du 2 Août 2021.
L’AMP est possible et prise en charge par la sécurité sociale dans des conditions réglementées à savoir :
- Avant le 43ème anniversaire de la femme portant la grossesse pour la fécondation in vitro et les inséminations intra-utérines, avant le 45ème anniversaire pour les transferts d’embryons congelés
- Avant le 60ème anniversaire du/de la conjoint(e) si présent(e)
En application de la loi de bioéthique française, les pratiques d’AMP font l’objet d’un suivi par l’Agence de la Biomédecine (recueil statistique des résultats anonymisés).
Les différentes techniques d'AMP
Le terme AMP regroupe différentes techniques :
- Insémination intra-utérine (IIU)
- Fécondation in vitro (FIV classique) ·
- Fécondation in vitro avec ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection ou Injection Intracytoplasmique du Spermatozoïde)
- Transfert d’embryon congelé (TEC)
- Vitrification ovocytaire (méthode de conservation des ovocytes)
Le choix de la technique sera discuté par l’équipe clinico-biologique en fonction du dossier médical et des résultats du bilan de fertilité de la patiente ou du couple.